Le corail en Islam — symbole, texte et poésie
Le corail (marjān — مرجان) occupe une place singulière dans l’imaginaire islamique : il apparaît dans le Coran, il est utilisé comme matière pour les tasbīḥs et il nourrit la poésie spirituelle des maîtres soufis. Cet article rassemble les repères textuels et la lecture symbolique qui expliquent pourquoi le corail est souvent considéré comme un matériau noble pour le dhikr.
Le corail dans le Coran
Le terme marjān apparaît dans la Sourate Ar-Rahmān : « minhouma al-lu’lu wa al-marjān » — « De ces deux mers [Allah] fait sortir la perle et le corail. » (Ar-Rahmān). Dans les exégèses classiques, l’image de la perle et du corail renvoie à la beauté cachée au cœur de la création : la vie qui naît des profondeurs et la lumière qui s’en dégage.
Pourquoi le corail pour le tasbīḥ ?
Plusieurs raisons expliquent le recours au corail pour la confection des chapelets :
- Sa densité et sa texture procurent un contact agréable au toucher, propice au maniement répété.
- Sa couleur et son aspect renvoient à la noblesse et à la beauté — qualités spirituelles recherchées par le dhikr.
- Le corail, étant façonné par la mer et le temps, incarne la transformation patiente, parallèle à la purification intérieure (tazkiya).
Le corail dans la poésie et la khassida
Le corail est aussi une image poétique très présente dans la langue soufie. Il sert tantôt de métaphore pour la beauté spirituelle, tantôt d’emblème de la rareté et de la valeur d’un maître.
« il est devenu, comme du Corail parmi les saints. »
Cette formulation signifie, sans exagération littéraire, que Cheikh Ahmad at-Tijānī occupe une place d’honneur parmi les saints : à la manière dont le corail orne et soutient la vie marine, sa présence spiritualise et enrichit l’assemblée des justes. C’est une image de beauté, de permanence et d’ornement spirituel.
De la mer à la main — artisanat et respect
Le corail, lorsqu’il est utilisé pour un tasbīḥ, appelle au respect — tant de la matière que de sa provenance. Les artisans qui travaillent ces perles cherchent à préserver la beauté originelle du marjān, en polissant sans altérer la substance. C’est cette prudence et ce savoir-faire que YusrTasbih met en avant dans ses pièces en Yusr Khor.



